Coupe de l’America, « La construction de l’AC75 a été un catalyseur de compétences » Arnaud C., 13 mai 202427 juin 2024 Cet article est extrait de la newsletter de Multiplast Groupe Carboman à retrouver chaque trimestre en vous abonnant ici. en complément de cet article, vous retrouverez au sommaire de cette édition : Nouveau dôme pour le planétarium de Valberg sera construit par Multiplast Débuts prometteurs pour le Sun Fast 30 One Design Des brèves sur les divers projets de l’entreprise : TransatCIC, perspective Vendée Globe, Fast Power Craft, aérospatial, transport à la voile, Idec Sport, etc. La construction de l’AC75 du défi français Orient Express Racing Team s’est achevée fin mars chez Multiplast, après dix mois de travaux intenses. Comment le chantier a-t-il mené à bien ce projet d’envergure ? Quels ont été les challenges majeurs à relever ? Réponses avec Samuel Napoleoni, responsable du projet Coupe chez Multiplast. La coque de l’AC75 français a-t-elle été livrée dans les temps ? Oui, nous avons même livré le bateau avec une semaine d’avance ! Dans le détail, nous avons reçu les plans de forme de coque avec le bon pour exécution le 11 mai 2023, et la fin des travaux composites s’est faite le 22 mars 2023. Le planning était très ambitieux : il fallait caser 46 000 heures de travail en dix mois. À titre de comparaison, pour un Imoca, il faut plutôt compter 36 000 heures étalées sur 14 mois (moules compris dans les deux cas). Il fallait donc prévoir plus d’heures en moins de temps. On y croyait, mais on savait qu’il ne fallait pas mollir. Finalement, le défi a été relevé, grâce au fort engagement des équipes qui ont été très sollicitées. Chacun a compris l’enjeu et une belle émulation s’est créée. Tout s’est bien passé du début à la fin. Il y a forcément eu des petits aléas de construction, mais tout le monde a parfaitement joué sa partition. Combien de personnes ont été mobilisées au pic de la construction ? Jusqu’à 55 personnes ont travaillé en parallèle dans l’atelier. Au niveau du bureau d’études, il y a eu jusqu’à dix personnes impliquées en même temps, ce qui est totalement inédit ! Le pic d’une construction d’un Imoca mobilise au maximum cinq personnes au BE. Comment s’est passée la collaboration avec les équipes d’Orient Express Racing Team, qui était installées sur place ? Très bien. Les équipes du défi français, encadrées par Antoine Carraz, étaient là tous les jours, elles ont suivi absolument chaque étape de la construction. Tout a été fluide et transparent. Nous avons travaillé à livre ouvert, au sens propre comme au figuré, et partagé toutes les décisions. Les équipes de Multiplast et d’Orient Express Racing Team étaient vraiment fusionnées. Ce travail en bonne intelligence a grandement facilité les choses et permis de tenir les délais. Quels ont été les principaux défis à relever durant la construction ? L’enjeu principal a été le planning. Au début, quand on voit sur la feuille de route 50 personnes en parallèle dans l’atelier et 10 dans le BE, cela peut paraître impressionnant. Il fallait bien tout coordonner et communiquer pour faire travailler tout le monde de la manière la plus efficace possible, sans perdre de temps. Mais le fait d’agréger autant de personnes sur un même projet permet de faire progresser tous les acteurs, les plus expérimentés comme les plus jeunes. Cette construction a été un catalyseur de compétences. L’autre grand défi a été technique avec l’utilisation de matériaux très high tech, comme le nid d’abeille en aluminium, forcément plus compliqué à mettre en œuvre que le Nomex utilisé sur nos autres bateaux de compétition. Heureusement, notre expérience de pièces aéronautiques utilisant ce matériel nous a bien facilité les choses. Voile de compétition America's CupMultiplastOrient Express Racing Team