Positive Aviation a choisi Multiplast pour les flotteurs du FF72 audrey, 21 mai 202521 mai 2025 Cet article est extrait de la newsletter de Multiplast Groupe Carboman à retrouver chaque trimestre en vous abonnant ici. Pour remplacer les Canadair, avions bombardiers d’eau destinés à la lutte contre les feux de forêt, le constructeur français Positive Aviation a lancé le projet FF72, qui vise à modifier des ATR 72 pour les équiper de flotteurs fabriqués par Multiplast. Décryptage de cette démarche innovante. Le FF72 de Positive Aviation Positive Aviation est une jeune société toulousaine d’une vingtaine de salariés fondée en 2024 par d’anciens ingénieurs et responsables d’Airbus, dont l’ambition, partant du postulat que “l’emblématique Canadair, pilier de la lutte aérienne contre les incendies, ne répond plus aux normes de fiabilité et de disponibilité exigées aujourd’hui », est de « proposer dès 2028 une alternative – un nouvel avion amphibie de lutte contre les incendies, moderne, fiable et efficace – le FF72.« Son président-directeur général Laurent Schmitt explique : « Construire un nouveau Canadair étant un défi absolument colossal, l’idée de Positive Aviation a été de prendre un avion existant, en l’occurrence l’ATR 72, et de le transformer pour lui donner les capacités du Canadair. » Concrètement, l’ambition est de développer « un avion qui opère depuis des terrains d’aviation, a la capacité de venir toucher un plan d’eau et, tout en gardant sa vitesse, de remplir des réservoirs d’eau, avant de larguer 8 tonnes d’eau (contre 6,14 pour un Canadair) en 1 seconde par des trappes sous le fuselage, ce qui permet d’éteindre le feu à la fois par le souffle et par la quantité d’eau larguée.« La solution de Positive Aviation permet de réduire considérablement les coûts, puisque le FF72 est estimé deux fois moins cher à l’achat par rapport à un Canadair – environ 35 millions d’euros contre 60 à 80. « On va surtout pouvoir l’utiliser deux à trois fois plus grâce à sa capacité à être projeté sur une zone géographique plus étendue, poursuit Laurent Schmitt. Comme il est construit sur la base d’un avion moderne, il va être beaucoup plus fiable et aura la capacité à opérer l’été dans l’hémisphère nord et l’hiver dans l’hémisphère sud.« L’entrée en scène de Multiplast La grande originalité du FF72, mais également le principal défi technique posé à son constructeur, est donc l’ajout de deux grands flotteurs de 17 mètres de long (pour un poids de 1,2 tonne), proches de ceux d’un trimaran de course, qui permettent l’écopage. « L’enjeu est de fabriquer des flotteurs qui écopent à 180 km/h ! confirme le PDG de Positive Aviation. C’est vraiment la rencontre entre deux mondes et c’est pourquoi nous avons sélectionné Multiplast pour leur réalisation. Ils ont à la fois la connaissance du design et la maîtrise complète du processus industriel de fabrication de ce type de pièces composites de haute complexité. Le schéma est d’acheter des ATR 72 de seconde main et de les préparer pendant que Multiplast réalise les flotteurs qui seront livrés par la route, de Vannes à Toulouse-Blagnac, le lieu de l’assemblage. » Pour Damien Harlé, co-dirigeant du groupe Carboman, cette commande correspond parfaitement à la direction prise depuis de nombreuses années par Multiplast : « Si l’entreprise garde la course au large dans son ADN, elle s’est lancée depuis plus de vingt ans dans une politique de diversification, notamment dans l’aéronautique. Le mariage de ces deux univers répond donc à la problématique du FF72. » Et ce dernier de poursuivre : « Nous retrouvons d’ailleurs des sujets que nous avons l’habitude de traiter sur nos projets nautiques, notamment les phénomènes de slamming, de masse et de rigidité auxquels nous sommes confrontés sur les Imoca.« Concrètement, « les études de conception et de réalisation des outillages devraient démarrer au troisième trimestre« , poursuit Damien Harlé, avec une livraison du premier démonstrateur, baptisé FF72-X1, prévue dans 18 mois et l’obtention de la certification aéronautique en 2028. La fabrication en série pourra alors commencer : « L’objectif est de livrer douze appareils par an à partir de 2030« , précise Laurent Schmitt, qui se réjouit d’avoir déjà signé une première commande avec l’Américain Bridger Aerospace. Ce dernier, leader de la lutte aérienne contre les incendies, qui possède déjà 10 Canadair, « nous achète 10 avions, plus 10 en option, c’est le client de lancement du FF72. » Pour Damien Harlé, « le FF72 est un beau et passionnant projet, avec une dimension sérielle qui doit nous permettre de franchir un pas en termes de croissance. » Multiplast sera d’ailleurs présent pour l’évoquer (entre autres projets aéronautiques) au prochain Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget (16-22 juin). Voile de compétition aéronautiquecompositesdiversificationMultiplast