Interview Rémy Le Roux : Guelt Nautic travaille pour toutes les classes

Guelt, entreprise de Quimperlé créée en 1978 et spécialisée dans la fabrication d’équipements pour l’industrie, a développé depuis une vingtaine d’années une expertise reconnue dans la mécanique et l’usinage de précision pour le nautisme au sein de Guelt Nautic. Explication avec Rémy Le Roux, responsable de ce département.

Comment l’activité de Guelt Nautic s’est-elle développée? 

En 2002, quand je suis arrivé dans l’entreprise en tant que responsable du service usinage, j’ai eu l’opportunité de travailler avec CDK Technologies pour la réalisation de petites pièces mécaniques. Quelques années plus tard, Michel Desjoyeaux nous a demandé de fabriquer la quille de son Imoca en vue du Vendée Globe 2008-2009. La réalisation de cette pièce assez conséquente nous a permis de nous faire connaître et les équipes de course au large sont ensuite venues nous voir directement. Puis en 2010, nous avons décidé de créer la marque Guelt Nautic pour donner une meilleure visibilité à cette activité. 

Concrètement, que fabriquez-vous ? Et pour qui ? 

Nous réalisons des pièces complexes, usinées dans la masse ou mécano soudées, comme des pièces d’accastillage, quilles, bulbes, paliers de quilles, cales de dérives, paliers de safrans, pieds de mâts ou encore cales de foils. Notre activité se concentre essentiellement sur les bateaux de course et nous travaillons pour toutes les classes. 90% des équipes du Vendée Globe 2024 ont ainsi fait appel à nous ainsi que tous les Ultim, à plus ou moins grande échelle. Nous sommes également présents sur la Coupe de l’America, puisque nous avons réalisé une partie des plans porteurs de l’équipe anglaise Ineos Britannia pour les éditions 2021 et 2024 et espérons collaborer de nouveau avec eux pour la prochaine. 

Avez-vous développé des techniques particulières pour ce secteur ? 

Nous travaillons en collaboration avec les équipes et leur proposons régulièrement de nouveaux matériaux ou différentes manières d’usiner. Dans certains cas, nous développons des méthodes de soudure très particulières et bien précises afin d’alléger les pièces. Nous utilisons également l’impression 3D sur certaines pièces en plastique ou en titane afin de limiter la perte de matière. 

Aujourd’hui, que représente cette activité pour l’entreprise ? 

Elle représente 10% du chiffre d’affaires global de Guelt. Sur les 350 personnes qui travaillent pour l’entreprise, une trentaine est mobilisée sur ce secteur. Si nous sommes aujourd’hui bien reconnus dans le monde de la course au large, nous souhaitons nous développer sur le marché des bateaux d’exception qui reste encore trop marginal. Nous avons fabriqué quelques quilles de Wally 80 ainsi que les plans porteurs du SP80, un projet suisse qui a pour objectif de battre le record de vitesse du monde sur l’eau. L’an prochain, nous espérons pouvoir contribuer à la fabrication d’un trimaran de 100 pieds ainsi que d’un catamaran carbone de 125 pieds qui seront construits à Lorient.