Défi Azimut 2024 : retour sur la conférence « les nouvelles technologies dans la voile » audrey, 16 septembre 202414 octobre 2024 Dans le cadre de l’édition 2024 du défi Azimut Lorient Agglomération, qui a eu lieu du 10 au 15 septembre, Bretagne Développement Innovation et Audélor ont organisé le 13 septembre à la Cité de la Voile Eric Tabarly une conférence sur quatre thématiques : les voiles, le carbone, les pilotes automatiques et le sponsoring. Retour sur la thématiques des voiles. Voiles, entre performance et réduction de l’empreinte carbone Pierre-Antoine Morvan (Incidences Sails), Matthieu Souben (All Purpose) et Willow Terrassier (North Sails) ont évoqué la collaboration entre voileries et teams, les dernières innovations et leur démocratisation dans l’univers de la plaisance. Pour ce qui est de l’Imoca, tous se sont accordés pour dire qu’il n’y avait pas de garde-robe type et que les voiles étaient la plupart du temps customisées, avec forcément des différences entre bateaux à foils et à dérives. Les voileries travaillent ainsi en étroite collaboration avec les teams, l’objectif étant de limiter au maximum les manœuvres pour les skippers, tout en faisant en sorte que les voiles restent performantes dans toutes les conditions. La tendance sur ce Vendée Globe : des voiles plus lourdes (car plus solides) et plus plates. “Les bateaux de dernière génération sont plus rapides et gîtent moins qu’avant, donc le poids a moins d’impact sur la performance. La priorité est la fiabilité”, a commenté Pierre-Antoine Morvan, qui avant de préciser que depuis le dernier Vendée Globe, les périphériques des voiles n’ont pas trop changé, l’évolution portant davantage sur la quantité et la répartition des fibres. “Les voiles sont plus tolérantes aux mauvais réglages sans que ça ne génère un risque”, a ajouté Matthieu Souben. Pour autant, les voileries ne cessent d’innover et des évolutions sont prévues après le Vendée Globe 2024, avec pour maîtres-mots la fiabilité et la durabilité, ce qui passe par une rationalisation de la consommation de carbone. Willow Terrassier a ainsi indiqué que North Sails tirerait parti des innovations testées sur l’America’s Cup pour les transposer sur les bateaux de course au large. Les trois voileries déclinent par ailleurs certaines innovations développées dans la compétition dans l’univers de la plaisance, mais sur une échelle de temps plus longue. Pascal Rossignol, fondateur de CLM (Custom Laminates Manufacturing) Trilam, et Matthieu Souben ont ensuite présenté le projet Trilam Bio Tex sur lequel ils travaillent avec l’Université de Bretagne Sud et Kaïros. L’objectif : créer un textile souple, recyclable et biodégradable affichant un niveau de performance et de durabilité équivalent aux matériaux existants. Ce programme sur cinq ans, financé par l’Ademe, explore les solutions avec des fibres naturelles telles que le lin, l’ortie ou le chanvre. All Purpose utilise d’ailleurs déjà de la fibre lin dans la fabrication de voiles pour certains skippers afin d’en réduire leur impact. Enfin, Imogen Dinham-Price, sustainability manager de l’Imoca, a détaillé les bénéfices de la règle de la Green Sail introduite par la classe, qui oblige les skippers à embarquer une voile verte en course depuis 2023. Cette dernière a permis de réduire les émissions liées à trois postes : les déchets, l’énergie et les transports. La classe veut désormais aller plus loin, en ajoutant plusieurs critères, dont la durabilité, et en mettant en place “un système de certification plus solide qui pourrait être utilisé par toute la communauté de la voile afin de réduire l’empreinte carbone de chaque voile”. Voile de compétition