Défi Azimut 2024 : retour sur la conférence « quelles avancées dans le domaine des pilotes automatiques? » audrey, 23 septembre 202414 octobre 2024 Dans le cadre de l’édition 2024 du défi Azimut Lorient Agglomération, qui a eu lieu du 10 au 15 septembre, Bretagne Développement Innovation et Audélor ont organisé le 13 septembre à la Cité de la Voile Eric Tabarly une conférence sur quatre thématiques : les voiles, le carbone, les pilotes automatiques et le sponsoring. Retour sur la conférence autour des pilotes automatiques. Quelles avancées dans le domaine des pilotes automatiques ? La troisième séquence des conférences Défi Azimut s’est intéressée aux avancées dans le domaine des pilotes automatiques, indispensables pour les coureurs au large, particulièrement pour les solitaires, à la fois dans un objectif de performance et de sécurité. Comme l’a rappelé Paul-Louis Defrétière, fondateur de Mobius et dirigeant de SkySat, “aucun skipper ne part [sur un Vendée Globe] avec une seule ligne de pilote. Ils en tous deux, voire trois, avec des capteurs plus ou moins performants que l’on peut basculer d’une ligne à l’autre”. Un système de pilote est composé d’une intelligence logicielle, de capteurs, d’interfaces (afficheurs, télécommandes) et de vérins. De gros progrès ont été réalisés ces dernières années côté logiciel, comme l’a confirmé Matthieu Robert, fondateur de Madintec – dont c’est la spécialité -, qui équipe une vingtaine d’Imoca sur le Vendée Globe, dont 11 bateaux neufs, mais aussi sur les interfaces. L’enjeu est de développer les meilleurs capteurs possible pour gagner en performance du pilotage. “On peut utiliser plusieurs capteurs sur la première ligne. Certains pilotes en ont cinq, plus cinq aériens”, explique Matthieu Robert chez Madintec. Du côté de nke Marine Electronics, Tangi Lidec, directeur des opérations, rappelle que “chaque type de capteur a ses avantages et ses inconvénients, le but est de pouvoir tirer parti de chaque système tout en pouvant les mixer pour répondre à des besoins différents”, l’intéressé ajoutant que l’objectif est de “gagner en autonomie, innover et proposer une interopérabilité entre les différents systèmes.” Sur l’Ultim SVR Lazartigue, il y a au minimum “deux chaînes performantes complètes, ce qui permet de ne pas dégrader la performance du bateau en cas de panne ou de perte d’un élément”, indique Emilien Lavigne, ingénieur chez MerConcept. Au fil du temps, le nombre de capteurs a augmenté, avec un accent mis sur l’axe de gîte, la vitesse ou la variation du vent. Ou encore la hauteur de vol, avec le souci de simplifier l’utilisation du pilote pour le marin. “Le nombre de paramètres a augmenté, mais un gros travail a été fait sur l’ergonomie des interfaces pour qu’elles deviennent plus intelligibles”, confirme ce dernier. Les entreprises spécialisées continuent à innover sur les autres éléments de la chaîne de pilotage, avec l’arrivée d’un vérin électrique plus rapide, conçu par Mobius, ou le volant électrique augmenté, développé par MerConcept et Madintec. Installé sur SVR Lazartigue – ainsi que sur l’Ocean Fifty Koesio – il permet de retrouver une finesse, une précision et un confort de pilotage sur l’Ultim, où les efforts sur le système de barre sont extrêmement importants. Enfin, l’intelligence artificielle commence à être utilisée pour analyser les données, et devient de plus en plus un facteur d’optimisation de la performance, avec un traitement en amont, en direct et a posteriori de ces données. Voile de compétition