Skip to content
Bretagne Sailing Valley
Bretagne Sailing Valley

Le blog des technologies du monde de la voile

  • La Bretagne Sailing Valley ®
  • Qui sommes-nous ?
  • English
Bretagne Sailing Valley

Le blog des technologies du monde de la voile

Sam Manuard : « Pas impossible de voir une spécialisation des Imoca »

Arnaud C., 28 avril 202528 avril 2025

C’est l’histoire d’un ministe devenu architecte naval, qui collabore avec les équipes les plus prestigieuses de la discipline, du team Imoca Charal jusqu’à Alinghi Red Bull Racing. Rencontre avec Sam Manuard, architecte naval passionné et touche à tout.  

Quel rapport entretenez-vous avec la Bretagne et pourquoi vous y être installé ? 

Tout d’abord j’aimais bien la région. Elle est l’une des plus belles dans lesquelles vivre en France et c’est déjà un point important à prendre en compte. Avant de m’y installer, j’étais dans le sud de la France, entre Montpellier, Nîmes et La Grande-Motte. C’était très bien mais, pour ce qui me passionne et ce dans quoi j’exerce, c’est-à-dire la course au large, l’essentiel se déroule en Bretagne et notamment sa partie sud. C’était donc intéressant pour moi de concilier vie professionnelle et vie de famille en un même lieu, donc la Bretagne et à Treffléan plus précisément. 

Vous avez travaillé sur Bureau Vallée, Initiatives Cœur et Charal, qui ont réalisé le dernier Vendée Globe. Quel retour technique faites-vous de cette dernière traversée du monde ? 

Nous avons pu observer un Vendée Globe relativement académique dans le sens où ceux qui sont parvenus à creuser des gros écarts sont ceux qui ont réussi à pousser leur machine légèrement plus vite et plus longtemps que leurs voisins à quelques moments clefs. Ces quelques successions de systèmes météo ont donné lieu à ce grand décalage entre le trio de tête et le reste du peloton. C’est intéressant car le Vendée Globe 2020 avait quelque peu brouillé les cartes. L’écart entre les navires à foils et ceux à dérives était réduit. L’édition 2024 est beaucoup plus cohérente avec l’approche classique des architectes navals où ce qui est important est de réussir à aller plus vite que le voisin pour rester plus longtemps dans des conditions favorables. Pour y arriver, il faut des bateaux dans lesquels on se sent en confiance, qui ont un comportement dynamique qui aide à être en confiance afin que le skipper puisse pousser les machines pendant plus de deux mois. 

Pour 2028, à quoi pourrions-nous nous attendre ? 

Il n’est pas impossible que l’on arrive à une légère spécialisation. C’est-à-dire d’un côté des navires légèrement plus typés The Ocean Race et équipage et de l’autre, des navires légèrement plus typés Vendée Globe, même s’il est possible de réaliser un bateau performant dans les deux domaines. Mais, étant donné que l’on n’assistera pas à une importante modification de la jauge, les Imoca subiront des évolutions qui seront plus de l’ordre de l’optimisation. Par exemple, cela pourrait se voir sur le dessin spécifique de foils. Nous pouvons imaginer des foils plus performants mais un peu moins tolérants pour de l’équipage. Sur The Ocean Race, ils sont capables de réguler les réglages des voiles et de la quille de façon constante, ce qui n’est pas le cas en solitaire. Sans parler des différences d’ergonomie entre les deux types de navires. 

Pouvez-vous présenter le projet de Mini 6.50 Nicomatic dans lequel vous êtes impliqué ?

C’est un projet vraiment enthousiasmant. Caroline Boule et Benoît Marie s’y sont lancés à fond et sans demi-mesure. Ils ont apprécié la vision que je me faisais du navire. Cela correspondait, peu ou prou à ce qu’ils attendaient. Je les ai aidés à donner forme à ce projet. Assez vite nous avons été sur la même longueur d’onde. Caroline et Benoît ont monté une équipe spécifique pour le fabriquer au sein du chantier Multiplast. L’idée de base était de se demander ce que l’on pouvait faire de plus rapide sur un 6.50. Qu’il soit sensiblement équivalent aux 6.50 classiques dans les conditions de petit temps mais que sa vitesse soit décuplée quand les conditions sont propices au vol. Nous avons réussi à concevoir un bateau bluffant par ses performances et par les sensations qu’il procure. C’est très excitant de naviguer dessus, il est capable de voler relativement stable dans certaines conditions. A ma connaissance, c’est le seul de sa classe à pouvoir le faire. 

Quelles sont ou vont être les évolutions de la Class40 ? 

Cette classe évolue assez peu dans sa jauge depuis de nombreuses années. Depuis l’avènement des scows, il n’y a pas eu de grandes révolutions mais seulement de légères optimisations d’une génération à l’autre. Chaque architecte peaufine son navire. Ceux que je construis avec JPS à La Trinité-sur-Mer en sont à la 3e génération de scow, il s’agit du Mach 40.6. Les bateaux continuent à progresser en ergonomie, en performances, en comportement dans la mer et en fiabilité. Cela s’explique par d’importants retours d’expérience. Il s’en est construit beaucoup avant la dernière Route du Rhum. Le niveau de compétition devient assez élevé également. Il y a de moins en moins de différences entre les bateaux. Désormais elle se fait à la marge en choisissant de typer un navire pour des conditions précises. Tout le monde progresse en parallèle. Les voileries sur le design de leurs voiles, les architectes, l’électronique au niveau des pilotes et bien sûr les skippers. IIs peuvent compter sur des structures d’entraînement, comme Orlabay à La Trinité, Lorient Grand Large…Tous ces éléments participent à l’augmentation du niveau moyen, il y a une émulation globale qui bénéficie à tous. 

Quels ont été votre implication et votre rôle au sein du Team Alinghi Red Bull Racing pour la Coupe de l’America ? 

J’ai été impliqué dans la forme de la coque, dans les questions d’hydrodynamisme et d’aérodynamisme. En tant qu’architecte naval, notre valeur ajoutée est d’avoir une vision globale d’un voilier. Nous devons avoir une bonne compréhension de tous les équilibres du navire. J’ai donc été amené à discuter de l’ensemble des paramètres de performance, les foils, les safrans, les gréements, les voiles, etc. Il y avait beaucoup de discussions croisées avec d’excellents spécialistes dans chaque domaine, en aéro, en hydro, en calcul de structure, etc. Il y avait des choix à faire et j’ai participé aux prises de décision.  

Quels sont vos autres grands projets à venir ? 

Nous venons de mettre à l’eau, avec le chantier Pogo de Combrit, un nouveau bateau de course IRC destiné à faire du double, du solo ou de l’équipage, le Pogo RC. Par ailleurs, JPK vient de lancer un navire concurrent, il devrait y avoir une belle émulation à venir. Nous venons également de mettre à l’eau avec Beneteau un bateau assez intéressant, le First30, qui se veut accessible d’un point de vue économique. Il va à l’essentiel, est simple, amusant à naviguer et logeable pour une famille sans entrer dans des excès de coût. La voile devient un peu élitiste car les navires sont relativement onéreux de par leurs équipements et leur sophistication. Il faut que des trentenaires puissent avoir accès à ces bateaux. Enfin, nous sommes en cours de construction d’un monocoque de 50 pieds en carbone à quille pendulaire et dérive latérale au chantier JPS. Il sera assez avant-gardiste pour s’aligner sur les courses de type Fastnet, Middle Sea Race, Syndey-Hobart… Sa mise à l’eau devrait avoir lieu en juillet, ce sera une bonne synthèse de tout ce qu’on a développé en 6.50, Class40 et en Imoca. 

Voile de compétition

Navigation de l’article

Previous post
Bretagne Sailing Valley logo

  • Bretagne Sailing Valley

Retrouvez Bretagne Sailing Valley
sur LinkedIn

  • LinkedIn

Bretagne Sailing Valley
is also on LinkedIn


Catégories d’articles :

  • Voile de compétition
  • Propulsion vélique
  • Nautisme

Directories :

Competitive sailing

Wind propulsion

Sailing

Annuaires :

Voile de compétition

Propulsion vélique

Nautisme


Abonnez-vous à la newsletter
Subscribe to the newsletter
Replays des Sailing Cafés
Sailing Café replays (in French)

Évènements à venir

Mai 15
9h00 - 10h00

Sailing Café #13 Le marché de l’aéronautique

Juin 19
19 juin - 20 juin

Wind for Goods 2025

Voir le calendrier

Bretagne Sailing Valley logo
  • A propos
  • La Bretagne Sailing Valley ®
  • Mentions légales
  • Newsletter
  • Qui sommes-nous ?
(c) Bretagne Développement Innovation